12 décembre 2022

«On n’élève pas du bétail pour donner à manger au loup!»


«On n’élève pas du bétail pour donner à manger au loup!»

Notre dernier article (Loup y es-tu, le scandale) était prémonitoire. Ysengrin1 frappe tous les jours. Aujourd’hui à Arros-de-Nay, à 15 kms au Sud/Sud-Est de Pau, (voir article de la République ci-dessous). On n’est pas ici dans une zone «naturelle», mais à cheval entre coteaux et plaine, dans un espace d’occupation quasiment rurbain, avec une densité de population résidentielle élevée.

Le berger est à bout, ce que tout citoyen sensible et normalement constitué -hormis animaliste- peut comprendre: qui accepterait de voir son cheptel, le fruit de ses soins et de son labeur ainsi décimé alors que ce carnage n’a rien d’une fatalité ou d’une catastrophe naturelle, mais la conséquence tangible d’une politique absurde.

L’idéologie animaliste et antispéciste impose son diktat, mais qui, à part la presse écrite régionale, se fait l’écho de ce scandale? Trente manifestants anti-corrida à Bayonne (contre des centaines de défenseurs de la corrida dans toutes les Pyrénées Atlantiques) occupent l’audience des médias audiovisuels nationaux, mais personne ne rend compte du «martyre» d’une dizaine de brebis dans le Béarn profond. Pour suivre la logique antispéciste d’une «souffrance animale» à géométrie variable, au nom de quel principe une brebis aurait-elle moins le droit au respect et à la vie qu’un loup? Sans parler des humains qui les élèvent, qui semblent compter pour rien.


Les menées animalistes se multiplient sans réactions significatives et concertées des acteurs concernés qui les subissent en ordre dispersé. Les attaques contre la chasse les week-ends, jours fériés et vacances se font plus précises. Sous couvert de lutte contre l’épizootie de grippe aviaire, la filière des élevages avicoles (volatiles) est sacrifiée: on liquide le gavage par la réglementation, mais qu’en est-il de l’élimination du gibier à plume et migrateurs qui, lui aussi est vecteur de la pandémie?

Il nous faut réagir vigoureusement et porter un coup d’arrêt.


Plusieurs propositions vigoureuses paraîtraient de nature à régler le problème au mieux des intérêts des éleveurs et du contribuable:

  1. Retrait immédiat et unilatéral de la France du Plan loup.

  2. Mise à la charge des associations animalistes, antispécistes et de «défense de la nature» des millions d’Euros dépensés pour les dispositifs de suivi, de protection, de limitation et d’indemnisation du Plan loup.

  3. Abattage des loups, considérés comme espèce nuisible et invasive, hors des limites des Parcs Nationaux. A défaut, capture et transfert des individus et des meutes dans des parcs fermés ou dans les espaces boisés aux parages des grandes agglomérations, le tout à la charge des susdites associations animalistes.

D’ores et déjà, nous prendrons les contacts et les dispositions pour défendre la ruralité et nos particularismes locaux avec ténacité.


Des brebis tuées à Arros-de-Nay : «On n’élève pas du bétail pour donner à manger au loup»

par Pierre-Olivier JULIEN

«La République» page 4 -12 décembre 2012

https://www.larepubliquedespyrenees.fr/environnement/loup/des-brebis-de-nouveau-tuees-a-arros-de-nay-on-n-eleve-pas-du-betail-pour-donner-a-manger-au-loup-13327041.php

Pour la troisième fois, Laurent Dallos a vu l’un de ses troupeaux victime d’une attaque. La «bête de Bruges» est toujours suspectée. Au moins quatre basco-béarnaises sont mortes, et d’autres vont devoir être euthanasiées.


«C’est la troisième fois… Je suis à bout». La colère dominait encore ce samedi matin chez Laurent Dallos, éleveur de brebis basco-béarnaises àArros-de-Nay. La veille, vers 11h, il a découvert une nouvelle scène de désolation dans l’un de ses prés, devant le bois de Bié, où étaient parquées 110 de ses 400 bêtes : «Quatre brebis mortes, une dizaine blessée à la gorge qu’on va devoir euthanasier, et au moins une bonne vingtaine esquintées… On a arrêté le compte hier soir, mais on va faire le bilan ce matin dans le troupeau» nous confie-t-il.

Un «massacre, un carnage», comme il le répète, dû à une attaque de prédateur, «le loup, sans hésiter. Toujours le même, j’en suis sûr. Les marques ne mentent pas. À l’une, il a arraché le sternum. Ce ne sont pas des chiens qui font ça». Passés pour constater vendredi, les gardes de l’Office français de la biodiversité auraient convenu que le suspect numéro un était le loup.

Celui qui, depuis 2018, sème la mort et la terreur en Béarn, en estives l’été, et particulièrement dans ce secteur en période hivernale, celui qu’à l’époque notre journal a baptisé «la bête de Bruges». «Mais ça va s’arrêter quand» lâche Laurent Dallos qui subit là encore plus de dommages que les fois précédentes. En 2020, ses brebis avaient été prises pour cibles à deux reprises et à l’époque il nous avait déjà témoigné tout son désarroi. Au total, il avait déjà eu une quinzaine de bêtes tuées, et même l’un de ses patous, près de la bergerie, la seconde fois.

Les brebis allaient mettre bas

«On n’élève pas du bétail pour le faire tuer, pour donner à manger au loup» continue aujourd’hui Laurent Dallos. «Cette fois, il a fait courir les brebis dans le parc qui fait un hectare et demi. Il s’est amusé à les choper, et il a tué après.» Le pré était pourtant clôturé électriquement, et disposait aussi de filets de 1,50 mètre de haut.

«Cela ne l’a pas freiné. Il sait très bien ce qu’il fait. Il a profité aussi de la pleine Lune dans la nuit de jeudi à vendredi. On y voyait comme en plein jour». Las, les brebis attaquées étaient prêtes à mettre bas dans deux mois, elles allaient rester dehors encore un mois, alors que l’éleveur, heureusement, en avait déjà fait rentrer 230 qui ont déjà agnelé. «Mais parmi les survivantes, certaines ont commencé à avorter. Avec le stress, les agneaux ne tiendront pas».

C’est synonyme d’un gros préjudice pour le berger, bêtes perdues, lait perdu, argent perdu… «On ne peut pas se permettre que ça arrive tous les ans. Mais ce n’est pas qu’une question d’argent… On est malheureux. C’étaient de bonnes brebis, nées en 2021, qui allaient donner du lait et agneler pour la première fois, qui n’avaient pas encore connu d’attaques. C’était un peu notre récolte, et là, le lot est foutu» souffle le Béarnais.

Alors qu’il vient de créer cet été «la Bergerie du petit hameau», l’éleveur ne doute pas qu’il continuera tout de même. «On est obligé. On a le petit de 14 ans, qui étudie àSoeix, qui prendra la suite.» Mais à Arros-de-Nay, on attend que les autorités prennent vraiment les choses en main vis-à-vis de ce loup qui aurait également tué la semaine dernière un bélier à Asson.

1- Ysengrin est le nom du loup du «Roman de Renart», l’un des premiers textes en français (80000 vers), élaboré au Moyen-Age, qui était diffusé par des conteurs, jongleurs, bateleurs auprès de la population. Dame Hersent la louve, le fait cocu avec Renart.


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